Les Pléiades | Maia | 15 août 3304
Le paradoxe thargoïde
Depuis les premiers signes suspectés, en début d’année 3301, d’un regain de présence Thargoïde dans la sphère d’influence territoriale humaine, de multiples actions et expérimentations ont été engagées dans le but de circonscrire une menace émergeant à nouveau de son occulte histoire multi-millénaire.
Mais qui sont-ils, d’où viennent-ils et quelles sont leurs intentions ?
C’est à ce stade que surgit le paradoxe thargoïde, celui d’une présence diffuse et presque trop silencieuse dont on ne sait toujours rien des motivations profondes.
Les Thargoïdes font partie des espèces insectoïdes intelligentes et technologiquement très avancées qui existent depuis des millions d’années. Ils sont, à ce jour, la seule espèce de type « sapiens » vivante connue dans la galaxie de la Voie Lactée autre que l’humanité. Les Thargoïdes sont très territoriaux et semblent repousser toutes les ouvertures diplomatiques avec une hostilité totale, mais ils sont également connus pour être extrêmement lents à s’adapter à tout changement éventuel.
Il y a environ 1 à 2 millions d’années, les Thargoïdes ont déclenché une guerre dans nos territoires actuels avec une autre espèce intelligente appelée les Gardiens. Bien que les Gardiens, aujourd’hui disparus, aient fini par l’emporter, les Thargoïdes auraient finalement choisi de battre en retraite parce qu’ils n’étaient pas préparés à une campagne militaire prolongée contre une civilisation rivale.
Bien plus tard, les Thargoïdes et l’humanité ont été impliqués dans deux conflits majeurs. Le premier a eu lieu entre 3125 et 3151, nos livres d’Histoire entérinant pour la postérité une victoire humaine avec le déploiement réussi de la bio-arme mycoïde par l’Intergalactic Naval Reserve Arm (INRA), une organisation paramilitaire aussi secrète que clandestine vraisemblablement fondée par les cabinets noirs de la Fédération et de l’Empire.
Le deuxième conflit, en cours celui-là, a commencé par des escarmouches en 3303 et a rapidement pris de l’ampleur sans qu’aucune résolution effective ne soit en vue à ce jour, affectant des dizaines de systèmes à travers la nébuleuse des Pléiades, en flammes, et les systèmes centraux, déboussolés, pour un coût en vies humaines et un impact économique au delà de toutes les prévisions, mêmes les plus sombres.

De fait, la stupeur et l’incrédulité sont toujours la norme car même si les lignes de front ont bougé, évitant au cœur même de l’humanité une débâcle sans précédent, car même si l’initiative AEGIS a recueilli de vrais succès d’estime avérés sur le plan technologique et militaire, car même si Ram Tah a fait bouillir ses neurones pour tirer pleinement parti de l’expérience des Gardiens contre la menace Thargoïde, nous sommes encore à des années-lumières de discerner le moindre fil conducteur face à une espèce intelligente, technologiquement supérieure, capable de nous rayer d’un simple trait de plume, présente depuis des millions d’années bien avant l’éclosion de l’humanité et dont on ignore encore presque tout.
Le paradoxe Thargoïde reste une énigme abyssale et une guerre triste.
Mais qui sont-ils, d’où viennent-ils et quelles sont leurs intentions doivent impérativement trouver une réponse globale à des questions lancinantes, qui si elles ne sont pas résolues autrement que par un conflit sans fin et une mémoire collective défaillante, nous conduiront probablement vers une extinction de masse et un effondrement civilisationnel.